L'absent
Préambule
Le 11 novembre 2014, les commémorations.
L'île Bouchard, Chinon..., des vignes à perte de vue. Les couleurs magnifiques de l'automne. L'éclairage familiale, à la nuit tombée. De père en fils, de cousin à cousine, fille de , frère de... La mémoire d'Edouard. Les jolie choses de la vie.
A mon père, Henri Pallardy.
A mon cher cousin, Edouard Pallardy.
L'absent
Henri Pallardy@Phot’à Do
Diên Biêm Phu
Qui es-tu ?
Tout se passe dans sa tête
Il n'a jamais bien su
Comment parler d'ici
De là-bas, de sa vie
Quand tout est dévasté
Il ne reste plus rien
Juste au creux de la main
Un peu de mie de pain
Pour nourrir les oiseaux
C'est beau, ça fait du bien
Il a connu son père
Il a connu sa mère
Parents partis trop tôt
Frères et soeurs aux abois
Engagement sur le dos
Orphelins, il fait froid
L'armée est son salut
Béret rouge au combat
Corps à corps, peine perdue
Beaucoup sont restés, là
Toi, tu es revenu
Éclats d'obus en tête
Douleur et désarroi
L'horreur est à la fête
Dien Bien Phu
Où es-tu ?
L'hélico s'est crashé
Tous les corps éclatés
Tes frères sont sacrifiés
L'honneur est bafoué
Toi seul a survécu
Dans cette boue, tu t'es tu
Camp d'horreur assoiffé
Ton cerveau est brisé
Retour, les pieds sur terre
Femme, tu trouveras
Les mots n'auront que faire
Peurs, tu ne trahiras
Il y a des misères
Dont on ne parle pas
A tes futurs enfants
Jamais tu ne diras
Dans l'heure, présent-absent
Rien ne transpercera
Peu savent l'histoire passée
Les livres sont fermés
Il faudra des années
Pour connaître les faits
Dien Bien Phu
M'entends-tu ?
A tous ces morts et enterrés
Qui n'ont pas su, à qui parler
A ceux que l'on ne nomment pas
A vos silences, absences, ici-bas
A mon père, sombre héros de là-bas
Quand tout est dévasté
Il ne reste plus rien
Juste au creux de la main
Un peu de mie de pain
Pour nourrir les oiseaux
C'est beau, ça fait du bien...
Sara Do
Postambule
Le 11 novembre 1918, l'armistice. Des années plus tard la guerre de 39/40, puis Diên Biên Phu, l'Algérie... Para, béret rouge. Un père, rescapé, d'un hélico en feu. La marche forcée. Le camp. Les rats. L'évasion. Les éclats d'obus plein le corps. Seuls, les cauchemars veillent ses nuits. Le mots de la fin, quand tout s'endort... silence en corps, alzheimer le plus fort.
Connaît-on, jamais, vraiment les siens ? Mon père fera aussi la fin de la guerre d'Algérie, avant de rentrer, enfin, chez lui, pour trouver un peu de paix. L'a-t-il jamais trouvée ?
Ce n'est que des années plus tard, qu'il nous est donné des clefs de compréhension. J'ai si peu connu mon père, cet homme absent. Il ne parlait pas. Peut-être est-ce au regard de ce que je découvre aujourd'hui, de cette guerre-là, cette bataille inimaginable, sanglante. L'importance de mettre des images et des mots, sur ces non-dits de tant d'années. Comme je la comprends cette absence, toutes ces zones de silence.
Film "Diên Biên Phu", de Pierre Shoendoerffer : " Et la situation sanitaire est inimaginable, le médecin chef du camp signale des cas de mort par choc, par usure, sans blessure, sans raison "
✨🌟✨
Cher père,
je reconnais ton absence, comme seule survie possible. Il y a des choses, dont, on ne se remet jamais, qui laisse une marque indélébile.
De ton absence, de tes silences... qui serais-je pour juger ?
Sara & Henri son papa, années 2014 et 2015
Epilogue
- Ajout le 20 mars 2021
Le 20 novembre 1953 "Opération Castor" : l’armée française envoye des groupes de parachutistes, pour s’emparer de la plaine de Dien Bien Phu, afin d’y constituer un grand camp fortifié. Cette opération avait pour but de lancer une grande offensive et surtout de fermer l’accès des Vietminh au Laos.
Le camp est conçu pour assurer la défense de la piste d’aviation de 1 000 mètres de long par où doivent arriver tous les ravitaillements et les renforts. Autour de cette piste sont implantés quatre points d’appui constituant le centre principal de résistance. Le colonel de Castries baptise de noms féminins ces différents points d’appui (PA). Dont, un qui se trouve à l’est de la rivière Nam Youm, les PA « Dominique », où se trouve la plus haute position du camp retranché (« Dominique 2 »), tenus par le III/3eme RTA.
Clin d'oeil de la vie :
Je m'appelle Dominique Pallardy, dite Sara Do. Je suis née le 20 novembre 1957 à l'hôpital militaire de Vincennes / hôpital Bégin, 69 avenue de Paris, à Saint Mandé. Mon prénom, Dominique, a été choisi en signe de reconnaissance de la colline Dominique. Je suis la seule de ma famille, à ne porter qu'un seul prénom. C'est dire la douleur des miens au jour de ma naissance.
Par ailleurs, la journée internationale des droits de l'enfant est le 20 novembre 1989, date de l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant, par la résolution 44/25 de l'Assemblée générale des Nations unies.
Pendant des années, j'userai du pseudonyme Sara Do, comme nom d'auteur, pour des raisons professionnelles. J'ai choisi le prénom Sara, en mémoire de mon grand-père, Saïd Lahouassa. Le 20 octobre 2017, j'obtiendrai l'autorisation d'un changement de prémon à l'état civil et me prénomerai, Sara, Dominique. Depuis ce jour, j'ai trouvé un équilibre entre ces deux prénoms qui rassemblent, au lieu de diviser.
Je m'appelle Sara, Dominique Pallardy, dite Sara Do✨
Epitaphe
Le 29 janvier 2022 à 15H15, tu es parti tranquillement au pays des étoiles. Tu n’étais pas seul. Le personnel soignant était là, bienveillant. Merci. Que ton âme voyage en paix 🌟🙏🌟 Sincères condoléances à tous mes proches 💙
DIENBIENPHUPLAN27032010
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