Sara Do en TerraGalice

Bidon'Ville moon light

 

Image par vantomen de Pixabay

Je vis dans un bidon'ville 

enfumé par la société

Qui donne envie de vomir 

même quand on n'a pas mangé

Bien sûr ce n'est pas marrant 

de vivre dans un bidonville

Il est dur de voir les passants 

cracher de leur belle ville

Des mots vides et puants hurlant :

 ha ! quelle sale famille !

Criant : ha ! quelle sale vermine !

Et moi dans mon bidon'ville 

qui étouffe à petit feu

Parfois je crie famine 

et vous riez de moi

Aussi moi je vous dis 

à vous bande de salauds

Que j'aime mieux mon bidon 

à vos tours en béton

Car moi qui suis dans la vie 

bien simple et pas un héros

Je vis un rêve subtil...

L'avantage de mon bidon'ville 

c'est qu'il vous met tous ko

Il vous tord le visage 

et vous ferme les yeux

Société merde de promesses 

tu es bien en dessous de zéro

Construis dans tes mains le stress 

des ouvriers propres etprolos

Bravo  pour ton cinéma 

mais moi je crache dessus

Et tu n'y peux plus rien...

Je vis dans un bidon'ville 

bâti par l'amour de vivre

Malgré la peur d'exister

qui t'prend parfois aux tripes

Allez viens on part en virée

avec un cornet de frites

Promener nos p'tits bidons

sous un soleil de plomb

On l'a bien mérité 

vive les congés payés

pour les coeurs affamés

Sara Do

Evidemment ! Ce n'est pas tous les jours que je suis inspirée par ces mots là. Ceux-là datent forcément d'il y a longtemps. 1978, Le temps d'une usine au Plessis Robinson, le temps d'une chaîne en cadense insensée et je me suis faite virée dans l'heure. Je n'allais pas assez vite ! Je pleurais comme une nigaude sur le trottoir, en rage d'impuissance.

Bidon'ville, je t'ai écrit en état d'urgence avec une envie de vomir, en haut de coeur, tellement j'avais mal. Et aujourd'hui, ça donne quoi avec nos boites d'intérim en boite ? Boite d'intérim ! oyer! oyer! "l'esclavagisme des temps modernes" ! Oyez ! Oyez ! Braves gens !